Fin 1800.
Personne n’aurait pu se douter de ce qui se cachait ici.
Complots politiques, prises de pouvoir, la ville tremble et dans les coulisses du Lepidium Peruvianum, l'histoire de la France s'écrit, se réécrit, se ficèle et s'évanouit. Ceux qui habitaient aux alentours pensaient que la réputation de la maison d’hôtes était simplement très bonne. On disait du bien du service, de la cuisine, des boissons, de l’endroit en général jusque loin, dans le pays. C’était un endroit cossu, ouvert seulement à ceux qui avaient une bourse bien remplie, ce qui expliquait la qualité des services…
Absolument personne n’aurait pu savoir ce qui se tramait entre ces murs, derrière ces rideaux colorés.
Des femmes, des hommes, prêts à vous satisfaire jusque dans vos moindres désirs, pour peu que vous puissiez subvenir au prix demandé en échange. Tout se jouait sous la houlette de la directrice de maison, qui tenait son monde d’une main de maître. Qui savait très bien QUI entrait chez elle, qui n’était jamais dupe quand aux frasques de certains.
Un décor chaleureux, un domaine en pleine campagne. Discret à souhait et assez simple pour ne pas éveiller les soupçons.
Il est fréquent que les hommes en général aient des maîtresses ou des amants, mais alors que les communards se remettent tout juste, que Paris est encore en émoi devant tant de violence ; que les politiques s’acharnent contre les prostituées et les maisons closes, il est normal que certains resquillent et continuent de faire des profits en faisant tourner malgré tout ce genre de commerce.
Absinthe, opium, hommes, femmes, gastronomie, boissons.
Pour l’hédoniste aux poches remplies, ce domaine sera la providence même.
Bienvenue au Lepidium Peruvianum.
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