Contexte de L.P.

« Ils sont sept ... Plutôt séduisants et pourtant si dangereux.
Paresse, luxure, gourmandise, avarice, envie, orgueil ou colère.
Au jeu des sept familles, lequel choisirez-vous ?  »

1872, campagne parisienne.

Un nouveau jour se lève sur le Lepidium Peruvianum. Dans le deuxième pavillon, les femmes de ménage s’affairent à faire disparaître les traces des excès de la veille. Sur quelques canapés pourpres restent encore des sous-vêtements, tandis qu’une cravate est accrochée à une chaise. Dans les étages, les travailleurs prennent un sommeil bien mérité, alors que les employés de la Maison s’acharnent à rendre le lieu à nouveau présentable pour la soirée qui arrive.

C’est toujours la même chose, et pour rien au monde la Directrice n’aimerait le voir changer. Ici, tout le monde l’appelle Madame ; que ce soit les clients ou ses filles. Et elle tient sa Maison d’une main de fer. Certes, les choses étaient difficiles, après la chute du deuxième Empire. Certes, elle a vu son domaine menacé de loin par la révolution des Communards. Mais la Maison tient bon.

Il faut dire que ses piliers sont résistants. Utilisant une astuce vieille comme le monde, la Maison suscite un intérêt presque malsain, une curiosité chez les riches et les moins riches. Abrité par la façade d’une maison d’hôte, le bordel de luxe n’est accessible qu’aux plus aventureux. Et aux plus riches. Bien sûr, certains escrocs s’aventureront entre les murs, tentant tant bien que mal de survivre à leur façon. La Directrice ne les aime pas, bien sûr, mais ils ont leur utilité. Ils apportent la main d’œuvre, après tout ; alors elle ferme les yeux.

Pour rentrer au Lepidium Peruvianum, il faut être un gentleman, ou une lady. Entre ses murs, toutes les envies, toutes les extravagances, vous sont permises. Personne ne parle de ce qui se passe entre ces murs. Tout un chacun est bien sûr conscient que tout cela n’est en réalité qu’un piège, car se perdre entre les méandres d’un fantasme est dangereux. Les employés, les putains, et les gigolos ont un rôle bien à eux. Ils vous satisfont, bien sûr, mais à quel prix ? Car l’argent n’est pas la seule chose que vous laisserez ici, soyez-en sûrs. Vous abandonnerez peu à peu secrets, pouvoirs, et si le besoin se fera ressentir un jour, la Directrice se fera un plaisir de vous rappeler le prix de son silence.

Mais les temps sont durs, à la Maison. Avec l’instauration de la nouvelle République, les filles sont plus surveillées qu’avant, et la présence d’un Grand Inquisiteur est notable. Que cela ne vous effraie pas pour autant, car très chers clients, les plus hauts responsables politiques du moment viennent également profiter des plaisirs de la Maison.

Alors aujourd’hui plus qu’avant, la Maison compte sur sa réputation de maison d’hôte pour attirer de nouveaux clients. En effet, l’on chante les louanges du restaurant gastronomique de la Maison dans tous les journaux de Paris, et l’on ne tarit pas d’éloges quant à la qualité de son vignoble ; l’on se bouscule pour venir voir les dessous de leurs danseuses de French Cancan et savourer l’exotisme de leurs bains et salon de thé coloniaux.  Le Lepidium Peruvianum est la nouvelle destination en vogue pour les jeunes bourgeois en recherche de sophistication, sans oublier qu’elle est le havre parfait pour de nombreux tourtereaux. Evidemment, bien peu d’entre eux savent ce qui se cache réellement derrière la façade dorée de l’établissement.

Absinthe, opium, hommes, femmes, gastronomie, boissons.

Pour l’hédoniste aux poches remplies, pour l’aristocrate las, pour le politique en quête d’influence, ce domaine sera la providence même. Car ici se mélangent secrets et intrigues pouvant faire tomber la République.
Complots politiques, prises de pouvoir, la ville tremble et dans les coulisses du Lepidium Peruvianum, l'histoire de la France s'écrit, se réécrit, se ficèle et s'évanouit.

Bienvenue au Lepidium Peruvianum.

Le Contexte du forum comme tous les autres écrits de L.P viennent de la tête
du Staff et toute ressemblance avec d'autres forums serait fortuite. Merci.